Le 1er mars 2022 - Projet de loi S-227, Loi instituant la Journée canadienne de l'alimentation

Projet de loi instituant la Journée canadienne de l’alimentation

Deuxième lecture—Débat

L’ordre du jour appelle :

Reprise du débat sur la motion de l’honorable sénateur Black, appuyée par l’honorable sénatrice Griffin, tendant à la deuxième lecture du projet de loi S-227, Loi instituant la Journée canadienne de l’alimentation.

L’honorable Rose-May Poirier : Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui à l’étape de la deuxième lecture du projet de loi S-227, Loi instituant la Journée canadienne de l’alimentation. Je remercie le sénateur Black d’avoir mis de l’avant cette initiative. Je lui suis reconnaissante de promouvoir constamment les enjeux liés au monde rural et à l’agriculture et d’exercer un leadership à cet égard.

Le soutien de l’alimentation locale est crucial pour toutes les communautés, petites ou grandes, partout au pays. À titre de sénatrice du Nouveau-Brunswick, je peux mesurer l’importance que revêt le soutien aux produits alimentaires locaux. Ce soutien renforce l’économie locale et resserre les liens entre les membres d’une même communauté. Le partage d’aliments locaux est également un élément essentiel de notre identité culturelle.

Honorables sénateurs, chaque session, nous adoptons des projets de loi pour commémorer ou pour promouvoir différentes causes. Comme nous arrivons bientôt au terme de deux années de pandémie et de confinement au Canada, le moment est bien choisi pour mettre en évidence l’importance des aliments locaux au pays. Dans les périodes difficiles, la chaîne alimentaire locale a donné aux Canadiens des options qui leur ont permis de mettre de la nourriture sur la table.

La semaine dernière, j’ai rencontré des représentants des Producteurs laitiers du Nouveau-Brunswick. Cet organisme a donné plus de 10 millions de dollars en produits laitiers aux banques alimentaires pour aider les Canadiens dans le besoin. En discutant avec les représentants, il est facile de se rendre compte du souci qu’ils ont pour le bien-être de leur communauté. Alors, dans mon discours à l’étape de la deuxième lecture, je veux vous faire part des divers avantages à soutenir l’alimentation locale au Canada.

Pour commencer, les projets d’agriculture locale ont des répercussions qui dépassent largement les profits économiques ou le fait de nourrir la communauté. Je me permettrais de vous raconter une histoire de Port Elgin, au Nouveau-Brunswick, une histoire que vous auriez probablement entendue de la bouche de notre collègue maintenant retraitée, la sénatrice Carolyn Stewart Olsen.

Les élèves de l’école régionale de Port Elgin apprennent à aborder la sécurité alimentaire d’une façon inédite. Ils apprennent le parcours des aliments de la graine à l’assiette, grâce à une nouvelle serre d’hiver spéciale qui leur permet de faire pousser leurs propres légumes. Avec l’aide de la Fondation Brewer à Fredericton, ce projet porte l’espoir de fournir une solution à long terme pour les personnes de la communauté qui ont des problèmes de sécurité alimentaire. Ce projet vise également à faire réfléchir les élèves de façon autonome tout en acquérant des compétences importantes.

Quelle meilleure manière pour un projet local d’enseigner à de jeunes enfants l’importance de la sécurité alimentaire, de leur montrer comment faire pousser des aliments sains et de leur transmettre le sens de la communauté au plus jeune âge? Ce n’est qu’une raison de plus pour soutenir la production locale. Ils contribuent directement au bien-être de leur communauté, car en tant que membres de cette communauté, ils ont cela à cœur.

Pour l’anecdote, dans ma circonscription provinciale, la circonscription de Kent-Nord, notre député provincial, Kevin Arseneau, est aussi agriculteur. En plus de nourrir la communauté, il la sert et se fait l’écho des problèmes rencontrés dans la province. Il est animé de la même passion, de la même éthique et du même sens de l’engagement dans son rôle de député.

Honorables collègues, comme autre raison de célébrer les aliments locaux, soulignons leur contribution à notre identité culturelle. Le préambule du projet de loi S-227 contient ce passage que j’aime particulièrement :

[Attendu] que la population canadienne tirera avantage d’une journée de l’alimentation destinée à célébrer les aliments locaux, qui constituent l’une des caractéristiques les plus fondamentales de chacune des cultures qui forment notre nation [...]

C’est un élément essentiel dans toutes les régions du pays. Qu’il s’agisse des collectivités de pêcheurs de Terre-Neuve, où la tradition veut qu’une personne embrasse une truite en guise d’initiation, de la pomme de terre de l’Île-du-Prince-Édouard, du sirop d’érable du Québec ou du bœuf de l’Alberta, ces aliments sont au cœur de notre identité.

Dans un pays aussi diversifié que le nôtre, les aliments sont essentiels pour établir des liens avec de nouveaux membres de la collectivité. Par exemple, lorsqu’on visite le marché fermier de Moncton, au Nouveau-Brunswick, on y trouve une foule d’aliments liés à la cuisine traditionnelle acadienne, à la cuisine coréenne, à la cuisine allemande, et cetera. Pour les nouveaux immigrants, fréquenter les marchés fermiers locaux est un moyen unique de s’intégrer et d’apporter une contribution précieuse à la collectivité.

Son Honneur le Président : Excusez-moi, sénatrice Poirier, je dois vous interrompre.

(À 21 heures, conformément à l’ordre adopté par le Sénat le 25 novembre 2021, le Sénat s’ajourne jusqu’à 14 heures demain.)

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