Le 1er novembre 2018 - Projet de loi S-244, Loi instituant la Semaine de la gentillesse - Divers témoins

La sénatrice Poirier : Merci, sénateur Munson, d’avoir présenté ce projet de loi. Je tiens à vous remercier sincèrement de ce dont vous nous avez fait part. C’est inspirant. Je pense que la sensibilisation à l’importance de la gentillesse dans notre vie quotidienne est une responsabilité à laquelle nous devons tous travailler, et je pense que cette initiative sera excellente.

Je ne suis pas la meilleure pour utiliser les médias sociaux, mais je dois dire que cela montre les proportions importantes qu’une initiative peut prendre. Nous avions une jeune femme de Moncton, au Nouveau-Brunswick, dans la région de Riverview, Becca Schofield, qui était atteinte du cancer et qui est décédée il y a quelques temps. Lorsqu’elle est devenue très malade, des gens ont créé ce que l’on appelle, je crois, un mot-clic. Elle a commencé un mouvement qui était seulement #BeccaToldMeTo, qui est devenu viral. Les gens faisaient toutes sortes de bonnes actions. Lorsque quelqu’un leur demandait, « Pourquoi avez-vous fait cela? », les gens répondaient, « Becca m’a dit de le faire ». Le mouvement a pris de l’ampleur. Je pense que bien des gens de partout se souviendront de ce mouvement pendant des années.

Sénateur Munson, dans le cadre de votre expérience avec la Journée de l’autisme, vous avez pu soulever la question avec succès et continuer d’en parler. Quels sont vos plans pour vous assurer que les Canadiens sont au courant de la Semaine nationale de la gentillesse, puisque ce sera la première fois qu’elle aura lieu? Je sais que nous avons tous la responsabilité, chacun de nous, de nous assurer que nos collectivités soient mises au courant.

Comment y êtes-vous parvenu avec la Journée de l’autisme? En avez-vous parlé sur les médias sociaux? Comment en avez-vous fait la promotion?

Le sénateur Munson : En ce qui concerne Becca, elle occupait une place centrale dans mon discours que j’ai prononcé au Sénat, comme vous vous en souviendrez sans doute. Je suis Néo-Brunswickois, alors j’ai suivi le mouvement #BeccaToldMeTo.

Il y a eu des discussions ce matin à propos de sénateurs qui n’affichent pas de gazouillis, et j’en affiche beaucoup.

La sénatrice Poirier : D’accord. Ce n’est pas mon cas.

Le sénateur Munson : Mais j’utilise les réseaux sociaux comme instrument de changement social. Je les utilise comme instrument pour promouvoir les bonnes actions des autres et les bonnes actions que nous faisons à mon bureau chaque jour. Je pense que c’est un instrument important, plus particulièrement pour les jeunes, de pouvoir utiliser Instagram, où peu importe, afin d’envoyer des messages très positifs.

En ce qui concerne l’autisme, la promotion ne s’est pas faite sur les médias sociaux. C’est grâce à un monsieur que j’ai rencontré sur la Colline du Parlement lorsque je suis arrivé sur la Colline — pas au tout début, car je suis arrivé en 1972 —, mais il y a de cela 15 ans dans le cadre de mes fonctions en tant que sénateur. Il avait une affiche sur laquelle on pouvait lire, « Mon fils est atteint d’autisme, aidez-moi ». Il m’a regardé et m’a dit: « Vous travailliez autrefois dans les médias et posiez beaucoup de questions. Je veux que vous répondiez à quelques questions. Vous êtes un sénateur. » Il est donc venu à mon bureau et nous avons discuté. Il faut tout simplement prendre le temps.

Nous nous sommes fait une accolade, avons pleuré ensemble, et il a parlé de son fils de 9 ou 10 ans à l’époque qui ne recevait pas des services appropriés. Nous avons trouvé l’idée de faire progresser le dossier en faisant une déclaration au Sénat, et je me suis demandé ce que je pourrais faire par la suite. Lorsqu’on s’adresse au Sénat, qui écoute? On m’a ensuite dit, « Lancez une commission d’enquête, ce qui n’est plus une déclaration ». D’accord. Que dois-je faire ensuite? C’est la fin. J’ai dit non. C’est le sénateur Art Eggleton et le sénateur Willy Keon qui ont dit, « Saisissez le Comité des affaires sociales de ce dossier ».

Par la suite, nous avons effectué six semaines d’étude. Un rapport a été présenté par une personne atteinte d’autisme du Nouveau-Brunswick qui est très douée en technologie informatique. Il nous a dit dans cette salle, « Sénateurs, si nous n’agissons pas tout de suite, vous allez devoir payer maintenant ou plus tard ». C’est ce qu’il a dit. Ce qui s’est passé est un modèle utilisé dans l’ensemble de la communauté de l’autisme.

À l’époque, il y avait de nombreuses opinions différentes. Il y a maintenant l’ACTSA, l’Alliance canadienne des troubles du spectre autistique. Les gouvernements ont pris des mesures. Ils n’ont pas mené une stratégie nationale, et j’espère qu’ils le feront, mais il y a eu des Chaires d’excellence dans les universités. Du financement a été versé pour les partenariats canadiens sur l’autisme. Il y a maintenant l’initiative Prêts, disponibles & capables, un programme de travail pour les adultes atteints d’autisme, et de nombreuses autres initiatives. C’est grâce à ces initiatives que des mesures ont été prises.

Donc quand, en tant que sénateur, cette occasion se présente, ne fermez pas la porte. C’est une option, en bout de ligne, où l’utilisation de divers éléments des médias sociaux nous rapprocheront tous dans cette ère dans laquelle nous vivons.

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